Mont Châtel : à la croisée des mondes

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Thématique : Culture

Le site archéologique du Mont Châtel a pris, depuis sa découverte, une importance majeure pour la compréhension de l'époque mérovingienne. Les journées du patrimoine des 19 et 20 septembre sont l'occasion d'en savoir plus.

Les trois silhouettes sont bien visibles et connues par tous : le mont Myon au nord, où décollent les parapentes, le Montfort le plus au sud et, au milieu, le mont Châtel. C'est ici, il y a sept ans, qu'est découvert, par des randonneurs, un site d'occupation datant de l'époque mérovingienne (Vème au début du VIIIème siècle).
Les archéologues décident rapidement que l'endroit est digne d'intérêt. les premiers sondages sont encourageants, les fouilles commencent.
On peut dire aujourd'hui que les différentes campagnes menées sont un succès : les fouilles ont révélées deux églises, des ossements humains et animaux, des remparts, des murs maçonnés, des restes de vitraux, de textiles... le tout à plus de 600m d'altitude.
"C'est un site exceptionnel" résume David Billoin, archéologue en charge de la fouille du site et spécialiste des habitats perchés de cette époque. "Sur un espace assez restreint de 1,2 ha nous avons mis à jour une église funéraire au sud qui contient entre 200 et 300 sépultures et, au nord, une église liturgique ce qui est très rare". Mais ces lieux de culte ne sont pas les seuls centres d'intérêt du site qui contient également des bâtiments d'habitation, des bâtiments mémoriels ou encore "un rempart maçonné de 2,5m d'épaisseur en pleine campagne !" s'enthousiaste le spécialiste.
Pour résumer, les fouilles du Mont Châtel vont permettre de mettre à jour les connaissance de cette époque mérovingienne très spéciale qui se situe entre la chute de l'empire romain et le début du moyen-âge.
"En ce qui concerne l'origine de ce site, nous en sommes au stade des hypothèses : un riche aristocrate a pu y faire construire des églises privées, une communauté monastique a pu s'y installer ou encore il pourrait s'agir des prémices d'églises paroissiales voire même d'un petit bourg." Ce qui est certain, par contre, c'est les mérovingiens maîtrisaient l'art de la fortification et utilisaient des tuiles romaines. Les manuels d'histoire ne mentionnent pas ces technologies et résument encore trop souvent cette dynastie à un complexe morcellement du territoire avec des arbres généalogiques sans fin de souverains (mythe des rois fainéants comme le roi Dagobert) assurant une transition entre l'empire romain et les futurs grands pôles de pouvoir (France , Bourgogne, Savoie...) qui vont rythmer la vie de la région.
Comme il est dit dans le catalogue de l'exposition du musée du Revermont, le site mérovingien de Mont Châtel met en avant une Histoire "à gratter" qui reste encore à découvrir et à interpréter.
Les fouilles sont menées en collaboration avec la DRAC Auvergne Rhône-Alpes, le Conseil départemental de l'Ain et, bien sûr, la Communauté d'Agglomération du bassin de Bourg-en-Bresse (CA3B)

Découvrez le diaporama des fouilles du Mont Châtel

La CA3B apporte son soutien financier, via une convention, à l'étude et la préservation du site et demande, en contrepartie à ce que les connaissances acquises soient largement partagées et que les bénévoles locaux soient impliqués dans les opérations.

Découvrir l'exposition "L’énigme du Mont Châtel. Nouveaux regards sur l’Ain mérovingien" au Musée du Revermont

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